zemoko reviewed Périphériques by William Gibson (1783–1857)
Un vrai bon livre de SF
5 stars
En décembre, je vous avais parlé de The Peripheral, une série tirée de « Périphériques »… alors, comme j’ai beaucoup aimé la série, ça m’a bien évidemment donné envie de lire le roman… et de vous en parler. Évidemment.
Le livre et la série sont très différents, mais complémentaires. On part d’une idée commune, d’un concept, mais les 2 histoires divergent rapidement. Un peu comme Le Maître du Haut-Château dont le livre et la série sont également très différents, sans pour autant pouvoir juger l’un meilleur que l’autre. Finalement, une bonne adaptation, c’est une adaptation qui tire intelligent partie du média… pour le plus grand plaisir du lecteur ou du spectateur.
Tout comme pour la série, l’action commence dans un avenir proche. Flynne Fisher vit avec son frère et son frère au cœur de l’Amérique rurale. Elle et son frère sont parfois engagés par de riches milliardaires oisifs pour leurs …
En décembre, je vous avais parlé de The Peripheral, une série tirée de « Périphériques »… alors, comme j’ai beaucoup aimé la série, ça m’a bien évidemment donné envie de lire le roman… et de vous en parler. Évidemment.
Le livre et la série sont très différents, mais complémentaires. On part d’une idée commune, d’un concept, mais les 2 histoires divergent rapidement. Un peu comme Le Maître du Haut-Château dont le livre et la série sont également très différents, sans pour autant pouvoir juger l’un meilleur que l’autre. Finalement, une bonne adaptation, c’est une adaptation qui tire intelligent partie du média… pour le plus grand plaisir du lecteur ou du spectateur.
Tout comme pour la série, l’action commence dans un avenir proche. Flynne Fisher vit avec son frère et son frère au cœur de l’Amérique rurale. Elle et son frère sont parfois engagés par de riches milliardaires oisifs pour leurs talents de gameurs. Jusqu’au soir où une entreprise colombienne leurs proposent de tester un nouveau concept de monde virtuel, une espèce de métavers, comme on dirait maintenant. Flynne se retrouve plongé dans un Londres post-apocalyptique troublant de réalisme… où elle va assisté à un meurtre….
En fait, il ne s’agissait pas d’un jeu. Le futur qu’elle a vu est bien réel, et le roman va alterner entre les 2 mondes. Dans l’avenir, Flynne utilise une espèce d’androïde télécommandé. Les « périphériques », ce sont ces corps humains manipulables à distance.
Attention, il ne s’agit pas de voyage dans le temps, enfin pas vraiment. C’est plus compliqué que cela : le fait d’avoir contacté le monde de Flynne a un impact, subtil mais quasiment immédiat, qui ne peut que faire diverger son histoire, et donc créer une réalité parallèle parfaitement disjointe, parallèle. C’est ça que, dans le livre, on appelle un « fragment ». Le monde que Flynne visite n’est pas le futur du monde dans lequel elle vit. Il ne l’est plus, et ne le sera jamais plus.
C'est plutôt simple, en réalité (que le genre de paradoxe que nous sommes habitués à traiter lorsque nous discutons de cas transtemporels imaginaires). Le fait de se connecter entraîne une déviation de la causalité et la nouvelle branche ainsi créé, que nous appellerons « fragment », est unique.
On comprends rapidement qu’il s’est passé quelque chose, une espèce de catastrophe mais qui n’est cité que sous le nom de jackpot. Enfin, rapidement… c’est du William Gibson hein, donc ce n’est pas dit rapidement ni clairement. On ne comprends que plus tard de quoi il s’agit exactement… Mais comme je suis sympa, et que ça ne retire rien à l’intrique, je vous divulgache ce qu’est ce « jackpot »
Le jackpot. [...] il avait entrepris de lui raconter ce qu'il appelait le jackpot. En soulignant tout d'abord qu'il ne s'agissait pas d'un évènement unique. Mais d'un agrégat de causes multiples, sans début, ni fin précis. Un contexte plutôt qu'un incident isolé, pas un de ces cataclysmes qu'affectionnaient les récits apocalyptiques, tuant d'un coup une grande partie de la population et après lesquels les survivants s'armaient jusqu'aux dents [...] C'était androgénique, lui expliqua-t-il, c'est à dire "provoqué par l'homme" [...]. Mais ce n'était pas délibéré, on n'avait pas sciemment cherché à causer tous ces problèmes. Le changement climatique créé par l'excès d'émissions de carbone avait entrainé toute une série de phénomènes. Qui n'avaient cessé d'empirer. Parce que les gens d'autrefois, qui ignoraient comment tout cela fonctionnait, avaient tout fait foirer sans parvenir à inverser le mouvement, même une fois au courant, et il était désormais trop tard.
Même si le roman n’est pas simple à commencer, comme souvent avec William Gibson il faut s’accrocher, mais ça vaut vraiment le coup. L’intrigue est solide, et passionnante. C’est un vrai bon livre de SF, décrivant un futur dystopique et des technologies parfaitement crédibles, et qui traite de manière originale le sujet pourtant presque banal des voyages dans le temps et des monde parallèles.