La nuit des temps

Ça y est, j’ai enfin lu ce classique de la SF française. Tout d’abord, j’ai eu du mal à accrocher à la première partie qui était un peu fouillis et décousu. Bref, une lecture pas fluide du tout dans la première partie qui se perd dans trop d’explications scientifiques fumeuses (perso je me fiche des explications ou de si c’est crédible. Mais quand on me fait trop d’explications, ça me coupe dans ma lecture, parce que du coup, oui, là je me mets à réfléchir si c’est crédible ou pas). Mais heureusement, ça s’améliore par la suite. Dans la deuxième partie, j’ai pu me laisser porter par l’histoire. En particulier, j’ai apprécié toute la partie où Elea parle de sa vie à Gondawa, ainsi que la fin tragique à la Roméo et Juliette qu’on voit venir arriver au fil du récit. On sent vraiment que le roman a été écrit en deux temps et que la première partie a été écrite d’abord pour un scénario de film.

Le narrateur principal, Simon, ne m’a pas particulièrement touchée. J’ai trouvé ça un peu forcé son crush pour Elea. Genre le gars est tombé instantanément amoureux en découvrant le corps nu d’Elea. En fait, il est juste tombé amoureux d’un physique. C’était un peu gênant et creepy sa façon de voir et d’aimer Elea, telle une femme-objet. Il y avait un petit côté obscène dans sa manière de la regarder, je trouve. Il se rattrape quand même lorsqu’il comprend que le cœur d’Elea ne lui appartiendra jamais, même si monsieur forcément en souffre.

Par ailleurs, j’ai trouvé ce texte très sexiste et raciste par moment dans les propos tenus, mais j’ai gardé de la distance par rapport à ça, en me rappelant l’époque où il a été écrit.

Certes, j’ai soulevé des points négatifs qui ont pu me faire grincer des dents, mais il reste que mis à part la première partie la suite était passionnante à lire. On pourrait s’arrêter uniquement sur l’histoire d’amour, mais ce roman possède une autre couche de profondeur. Ce récit est un reflet du temps et des inquiétudes de l’époque où il a été écrit. On y voit toutes les tensions politiques de la Guerre Froide, et de l’éternel recommencement des divisions et de la guerre entre les humains et entre les patries qui durent depuis toujours. Depuis la Nuit des Temps. C’est un récit qui veut parler de la paix (et de sa fragilité), de la cohésion rêvée entre les peuples du monde entier, mais un récit qui reste au fond très pessimiste. Les lueurs d’espoir et les mouvements de révolte de la jeunesse, finissent toujours par s’éteindre écrasés par le pouvoir des puissants.