Armavica reviewed La mort à Rome by Wolfgang Koeppen
Comment se remettre à vivre au sortir de la guerre
4 stars
Je viens de terminer ce livre, troisième et dernier des livres écrits par Koeppen dans les années 50. Je ne connaissais pas l'auteur, et je dois dire que j'ai mis un peu de temps à m'habituer à son style en « fil de pensées ». On change de personnage comme de paragraphe, on change aussi régulièrement de style de narration, alternant entre la troisième et la première personne, ce que j'ai trouvé un peu déroutant au début. Mais j'ai fini par m'y faire puisque tout cela sert le roman : quoi de mieux que s'inviter dans leurs pensées pour décrire des personnages pleins de contradictions, qui ne se supportent pas les uns les autres mais pas non plus eux-mêmes. Le sujet est celui de la honte, de la culpabilité, de la colère ressenties par les Allemands après la seconde guerre mondiale. On y suit une famille partagée entre deux camps …
Je viens de terminer ce livre, troisième et dernier des livres écrits par Koeppen dans les années 50. Je ne connaissais pas l'auteur, et je dois dire que j'ai mis un peu de temps à m'habituer à son style en « fil de pensées ». On change de personnage comme de paragraphe, on change aussi régulièrement de style de narration, alternant entre la troisième et la première personne, ce que j'ai trouvé un peu déroutant au début. Mais j'ai fini par m'y faire puisque tout cela sert le roman : quoi de mieux que s'inviter dans leurs pensées pour décrire des personnages pleins de contradictions, qui ne se supportent pas les uns les autres mais pas non plus eux-mêmes. Le sujet est celui de la honte, de la culpabilité, de la colère ressenties par les Allemands après la seconde guerre mondiale. On y suit une famille partagée entre deux camps : les anciens sympathisants du Reich et les autres, qui sortent de la guerre comme hébétés et ressassent, se résignent, ou s'efforcent d'oublier, et cherchent à se remettre à vivre et à retrouver du sens. C'est un roman tout en contrastes, qui traite d'un sujet lourd dans une ville où les personnages sont (quasiment tous) en vacances, qui utilise de très longues phrases mais néanmoins digestes, dont les personnages sont en proie à des conflits internes (conscients ou non) et entre eux, et dont le sujet historique ne peut pas ne pas faire penser au retour contemporain du fascisme. J'ai dû m'accrocher un peu au début, mais je le recommande quand même. J'ai aussi apprécié la préface que Johann Chapoutot a écrite pour cette édition.